premières impressions

J’ai fermé mon appartement avec la fébrilité d’une enfant qui s’apprête à affronter sa première journée de grande école.

Première étape croisière de luxe en compagnie de ma petite soeur. Valérie déploie pour moi ses talents de GPS ultra perfectionné et m’apprend même à utiliser une boussole.

Attentive à mes premiers pas, elle me présente au gardien de la forêt.

Il m’assure de sa protection

 

Se laisser guider en toute confiance, bonheur simple et aussi relaxant qu’un bon bain moussant.

« Cette première étape ensemble, c’est ma façon  de te souhaiter bon voyage » me dit-elle.

Merci Valérie, les larmes n’étaient pas loin en te quittant le lendemain matin. Ni tristes, ni gaies…. simplement de l’émotion qui surgissait et que j’ai gardé en moi, en souvenir et par pudeur.

Dimanche 15 juin, chez Colette et Gérald. Ma petite soeur, c’est la plus grande des deux (et ça m’agace encore, cette emprise sur mon droit d’ainesse)

Première nuit donc chez Gérald et Colette. De femme formidable et courageuse, je suis requalifiée « belle humaine qui ré-apprend la nature ». Après presque 30 années de vie dans une ferme isolée de Normandie, cette allégorie m’interroge un peu….

…. Ha ! ma pauv’ Lucette ! Il n’est jamais facile de croire en ce que l’on est ou d’être ce que l’on croit ! (le ON s’entendant aussi bien en tant que VOUS ou JE)

Nous évoquons les querelles et compétitions entre les différentes associations de pèlerins de Compostelle, chacune revendiquant sa légitimité et authenticité historique.

A mes yeux, l’histoire se construit chaque jour grâce à des gens comme toi, Gérald, qui offrent sans compter les fruits de ton expérience, balisent les chemins, publient ce petit guide qui ne me quittera pas jusqu’à Veselay. Grâce à toi aussi, Colette, qui partage si généreusement et simplement ta maison et ton repas.

 

Second jour, toute seule comme une grande : ( de Saint Fargeau-Ponthierry à Veneux les Sablons, soit 38 km dont 2 liés à un égarement passager.

La procrastination pèse rudement dans les mollets. Avec un minimum d’anticipation, ou encore un portefeuille bien garni, un hébergement était possible à la sortie de Fontainebleau, soit 25 km seulement.

Tout mon corps endolori proteste de devoir assumer mes vues d’esprit et d’improvisation.

LA FERME ! enveloppe corporelle mal musclée, tais-toi et marche, c’est moi qui décide !

Et ma volonté se heurte à la réalité du monde. Un monde qui n’est pas à ma disposition, qui a besoin de s’organiser, de prévoir….

Mon histoire de vie m’a souvent conduite à me rendre disponible pour les autres. Cette façon d’être me donne satisfaction, mais je ne dois pas l’exiger des autres qui ne me doivent rien… A chacun se réalité, et je marche.

 

Cyrille, qui m’accueille avec Agnès dans sa belle maison au bord du Loing, vient à ma rencontre sur le dernier Km avec une bouteille d’eau.

MERCI ce geste là, si simple, c’est un immense cadeau, il envole le poids de cette journée.

 

Rubrique Météo

Ciel bleu, juste assez de nuages pour m’épargner des coups de soleil ainsi qu’un peu de vent, histoire de me rafraichir. Bref, conditions idéales.

Lundi 16 juin (Veneux les Sablons – Ville saint Jacques, soit environ 10 km)

J’arrive sans prévenir dans un jardin, extraordinaire…..Magique comme dans la chanson.

Je bulle tout l’après-midi, tout en noircissant les pages de mon carnet de bord.

Nombre d’entre vous me trouvent courageuse !

Marcher consiste simplement à placer un pied devant l’autre, puis l’autre devant l’un. J’offre du bien être à ma vie et m’accorde le luxe de prendre du temps, à mon rythme….. Nul besoin de courage pour tout cela !

Rubrique sportive

dans le cadre de la coupe du monde, match nul entre l’anticipation et l’improvisation

1 point partout et balle au centre.

 

 Et pour conclure (provisoirement), j’ai testé pour vous le PQ bio-dégradable du Vieux Campeur : je confirme, il se dégrade très bien et c’est son unique vertu.

 

J’aurai encore tant de choses à écrire… patience, à bientôt !